TRADUCTIONS
ET VERSIONS ACTUELLES DE LA BIBLE
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Savez-vous
que la première traduction de la Bible remonte à quelques trois siècles avant
Jésus-Christ ? La Septante est une version faite en grec, à Alexandrie
pour des Juifs qui vivait en Egypte et qui ne comprenaient plus l’Hébreu. Si
Dieu nous a donné sa Parole, c’est pour que nous puissions la comprendre. La
traduction dans notre propre langue est une nécessité. « Consultez le
livre de l’Eternel et lisez-le » Es 34.16.
La
Bible est actuellement traduite en 2O65 langues mondiales ! Enorme !
Traduire
la Bible est une tâche difficile. Les
différentes langues ne se recoupent jamais parfaitement. Le traducteur doit
sans cesse choisir entre de nombreuses
possibilités ! Aucune traduction, aucune nouvelle version n’a
échappé à la critique. Que n’a-t-on pas dit quand est parue la Bible de Louis
Segond en I881 ! « Elle contient de graves lacunes dogmatiques, elle
viole le sens habituel des mots, les fondements mêmes de la foi chrétienne sont
menacés, elle n’est pas claire, elle ne saurait être un guide sûr pour le
chrétien… » La Bible Segond à
cependant nourrit la foi de nombreux croyants et conduit bien des âmes au
salut !
On
en a dit tout autant lorsque Jérôme, au sixième siècle, proposa une nouvelle traduction
latine, la Vulgate… qui fut la Bible de l’Eglise pendant près de quinze siècles !
N’oublions
pas de présenter au Seigneur dans nos prières, tous ces artisans souvent
anonymes, qui travaillant avec ténacité et abnégation, nous permettent de lire
la Parole Sainte, dans notre langue. Où en serions-nous sans les traductions de
Jérôme, d’Olivetan, de Segond… et de tant d’autres ? Que connaîtrions-nous
de la Parole de Dieu ?
Pour
être valable, une traduction doit être à la fois exacte et lisible. Le
message à transmettre doit être aussi facile à comprendre que possible. Il faut
reconnaître que tel n’est pas toujours le cas. Un exemple : dans Luc 13.1
il est questions « des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang à celui
des sacrifices » (Segond) Cette traduction peut laisser croire que Pilate,
avec sadisme, a pris plaisir à mélanger le sang des Galiléens avec celui des
animaux sacrifiés sur l’autel ! Le vrai sens est plutôt : Les
Galiléens que Pilate à fait tuer, pendant qu’ils offraient leurs sacrifices,
pendant la cérémonie.
Il
y a différentes manières de concevoir une traduction. Certains pensent que l’important dans la Bible, ce
sont les mots et les structures de la langue d’origine. D’autres estiment que
l’essentiel est le sens du texte, c’est à dire permettre au lecteur de réagir
de la même façon que pouvaient réagir les premiers lecteurs.
A
partir de ces principes, on a élaboré deux concepts de traduction. Une
traduction qui s’attache à suivre le texte original très littéralement, mot à
mot, dans sa forme primitive (Darby par exemple) et l’autre qui privilégie le
sens, le message original, dans une structure littéraire qui correspond aux habitudes
du lecteur d’aujourd’hui. (Bible en Français courant ou Bible du Semeur par
exemple).On parle ainsi de traduction à équivalence formelle pour la
première et de traduction à équivalence
fonctionnelle ou équivalence dynamique, pour la seconde. Cette dernière
a été adoptée pour les traductions actuelles.
Il
serait temps de passer rapidement en revue les différentes traductions actuellement
disponibles :
La
Bible Darby parue pour la première
fois en I859 a toujours ses adeptes. Son
attachement littéral aux textes originaux en rend cependant la lecture
assez difficile et le risque de passer à coté du vrai sens n’est pas négligeable.
La
Bible annotée (1878) élaborée par un
groupe de pasteurs sous la direction de Frédéric Godet est caractérisée par une
grande liberté de style. Ses notes et commentaire abondants en font un précieux
outil de travail.
La
Bible Segond (publiée pour la
première fois en 1880) allait devenir la Bible la plus répandue en milieux
Protestants. Révisée en 1910 puis en 1975 (Bible Scofield) et en 1978 (Bible à
la Colombe) elle vient de vivre une nouvelle et profonde révision parue en 2002 sous le nom de Nouvelle Bible
Segond. Elle est accompagnée de très nombreuses notes et divers documents
d’étude.
Citons
également la Bible du centenaire (1918) et la Bible Synodale
parue en même temps que Segond (1910)
En
1975 fut publiée la TOB (traduction œcuménique) conçu par l’Alliance biblique
Universelle et les Editions du Cerf. Les notes y sont abondantes,
intéressantes… mais parfois de tendance assez libérale.
En
1982 la Bible en Français courant voyait le jour. IL s’agit de la
première Bible en Français traduise sous le principe de l’équivalence dynamique
dont nous parlions plus haut Elle peut
évidemment bousculer un peu nos habitudes de lecture, mais il reste
incontestable que son texte rapproche le lecteur de la pensée de l’auteur inspiré…
et cela nous semble particulièrement appréciable.
Traduite
dans le même esprit, la Bible du Semeur
possède des qualités unanimement appréciées, en particulier dans les
milieux évangéliques où l’on est très attaché à la Parole de Dieu. Une version d’étude parue récemment rendra
sans doute d’immenses services à ceux qui « travaillent » leur Bible.
On
peut au passage évoquer le Nouveau Testament traduit par Alfred Kuen sous le
titre « Parole vivante », proche de la paraphrase mais qui,
selon le témoignage des utilisateurs, enrichit considérablement la compréhension
du texte biblique.
Il
faut parler de la dernière sortie : Parole de Vie, la Bible en
Français fondamental, à laquelle on rend un bel hommage pour la clarté du
style, simple mais sérieux. Cette version est certainement appelée à un bel avenir.
Juste un mot à propos d’une version, assez particulière, : La Bible
Chouraqui qu’il est intéressant de consulter lorsqu’on veut retrouver,
selon l’auteur, « le génie de la pensée Hébraïque » mais qui, telle
qu’elle, demeure bien difficile à lire… pour ne pas dire plus !
Pour
être exhaustif, il convient de citer quelques unes des nombreuses traductions
dites « catholiques » de grande valeur : Pirot-Clamer, Crampon,
Maredsous, Bible de Jérusalem, Bible des Peuples, Bible Bayard (sortie en
2002)…
Disons
enfin pour conclure qu’aucune traduction n’est « meilleure »
qu’une autre. En fait cette pluralité témoigne de la grande richesse
d’inspiration des Ecritures. Notons qu’il est toujours du plus grand intérêt
pour le lecteur, de comparer le texte dans diverses traductions pour mieux
l’éclairer et mieux saisir la palette
des nuances de la Parole de Dieu.
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